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Découvertes

Jardins-paysages du monde

En septembre 2013, le Landscape Conference de Melbourne en Australie a réuni d’éminents paysagistes du monde entier: Aniket Bhagwat (de l’Inde), Juan Grimm et Maleca Schade (du Chile), Raymond Jungles (ancien collaborateur de Roberto Burle Marx, actuellement en Floride) et Ken Smith (principalement de New York), ainsi que l’historien japonais Toshio Watanabe et moi-même, qui représentais l’Europe méditerranéenne. D’origines, de formations et de parcours très divers, nous étions surpris de nous découvrir bon nombre de points communs dans notre approche des jardins et des paysages. Nos dispositions, quoique variées, diffèrent de celles retrouvées couramment dans la pratique et les écrits des designers britanniques actuels (sauf exception, Dan Pearson par exemple ?) Les professionnels présents à Melbourne bénéficient d’héritages culturels indépendants du modèle anglais qui domine en Occident depuis plus d’un siècle. Leurs projets avaient également un air de parenté avec le nouveau Jardin botanique de Cranbourne, chef d’œuvre d’envergure mondiale mais en même temps profondément australien. Un bref résumé de nos points communs, bien trop simpliste, ne peut que suggérer quelques sujets de réflexion…

Versailles et la Villa d'Este

Le hasard qui fait souvent bien les choses m’a amenée en mai à la Villa d’Este, près de Rome, et un mois plus tard à Versailles, près de Paris—deux créations phares dans l’histoire des jardins européens. Este (16e siècle) marqua toute la Renaissance à Rome, tandis que Versailles (17e) imposa le genre de classicisme que l’on appelle encore (à tort) le « jardin à la française ». Les deux domaines se vantaient de prouesses en hydraulique avant même toute plantation. Dans les deux, encore aujourd’hui, l’eau s’impose sous toutes ses formes pour accentuer la majesté des lieux.

Rome et Venise: au pays de la Commedia dell'Arte

Début mai 2012, j’ai pu présenter mon livre Arts paysagers de Méditerranée (Éditions La Martinière) à Rome et à Venise, invitée par deux associations italiennes de Jardin: les Giardini aperti (www.giardiniaperti.it) et l’association des jardins de Venise. Ce dernier fut baptisé « Wigwam Club » dans les années 1970 par des fondateurs écologistes admirateurs des Indiens d’Amérique (www.giardini-venezia.it/). Toute la semaine, j’ai bénéficié de l’attention d’une marraine de conte de fée, la journaliste horticole italienne Ida Tonini, née à Venise mais qui vit depuis longtemps à Rome. Elle m’avait déjà fourni une aide précieuse dans la préparation de mon livre, notamment pour le chapitre sur les jardins de Venise. Lors de ce séjour italien, je me sentais souvent comme l’Alice de Lewis Carroll, suivant un itinéraire imprévisible, me sentant parfois très grande et à d’autres moments, minuscule. J’allais de surprise en surprise, toujours confiante d’évoluer dans le domaine du merveilleux. Toute la semaine est devenue une sorte d’initiation à la beauté souvent enrichie par le plaisir du rire partagé.